Tout a commencé vendredi après-midi. Je croise deux voisins et l’un des deux me dit: « tu veux un chat? J’ai un ami qui… ». Classique, j’ai même trouvé des gens inconnus devant ma porte avec un matou tout aussi inconnu dans les bras et me le tendant.

Stoïque, je réponds: « non non! » En rigolant. 

Mais le voisin ajoute « sans poil », ma voisine se marre, elle me connaît et a vu ma tête changer…

Je lui demande s’il est sérieux: « oui, c’est mon ex-beau-frère et je lui ai déjà parlé de toi. Il a récupéré un chat chez une fille mais il ne veut pas le garder, il a 3 chihuahuas ». Et de prendre son téléphone et d’appeler le gars! Ils discutent un peu, le chat est toujours à placer, je dois l’appeler… Ma voisine rigole de plus belle.

Je rentre et évidemment j’appelle de suite. Son propriétaire a reçu ce chat via le patron d’une « serveuse » roumaine qui avait des chatons dans un petit studio; je n’en saurai pas plus pour son origine. Il me dit que c’est un sphynx, qu’il a eu un don sphynx 14 ans et qu’il est sûr que ce n’en est pas un. Ça fait un an qu’il l’a mais avec ses petits chiens qu’il préfère, il trouve qu’il ne s’en occupe pas bien, qu’il pourrait avoir une meilleure vie ailleurs. 

Bon… je lui dis ok, je vous rappelle plus tard pour prendre rendez-vous. Entre temps j’appelle mon véto qui travaille le week-end. Je prends rendez-vous dimanche pour 15h30. Hors de question qu’un chat sortant de nulle part rentre chez moi « comme ça ». Je rappelle le monsieur et il est convenu que je passe à 14h30 prendre le fauve. 

Jusqu’au bout j’ai eu peur qu’il ne change d’avis. 

Entre-temps, je montre des photos à des amies éleveuses: pour elles ce n’est pas un sphynx, mais il n’a pas les standards du donskoy non plus. 

Dimanche, je pars à temps… sauf que c’était sans compter sur les embouteillages. Ca me laisse le temps de réfléchir à un nouveau nom. Trop de Ramses autour de moi. Les tunnels sont bouchés (vive good move, on est dimanche putain), j’arrive à changer de chemin et j’arrive 15 minutes en retard. C’est le prétexte tout trouvé pour ne pas rester. 

Je sonne, la porte s’ouvre et là… je manque faire demi-tour: le gars est en peignoir! Je prends mon courage à deux mains et je le suis. À l’intérieur, 3 mini chihuahuas et un chat nu couleur chair qui, très vite, est intéressé par les odeurs sur le panier de transport. Calme et curieux. Je le touche: il est « gummy », cette peau inoubliable que je connais si bien. Pas de poils sur le nez, mais pas de vibrisses. Cela doit être un donskoy même s’il n’en a pas les standards. Je m’en fiche des standards.

Sur le carnet de vaccination, il est pucé et toujours au nom de sa première propriétaire. Le monsieur l’a depuis un an et ce chat n’a jamais vu le vétérinaire.

Je donne les friandises que j’avais achetées pour les chiens par politesse et je prétexte les embouteillages pour me sauver. Pour nous sauver…

Je respire un peu une fois dans la voiture.

Je dégote un trajet bis qui me fait gagner la moitié du temps.

Le chat ne bouge pas dans son panier, ne miaule pas. Mon trajet est sinueux et le pauvre vomit, mais ne se plaint toujours pas.

J’arrive à l’avance chez le vétérinaire. Ça me laisse le temps de nettoyer les croquettes qui sont repassées, de mieux le regarder et le câliner un peu. Petit monsieur est toujours curieux et irait se promener si je le laissais faire. 

Avec le vétérinaire pareil: il se frotte pour faire des câlins. À l’auscultation tout va bien. Mais il n’est pas castré et il s’avère qu’il n’a jamais reçu qu’un vaccin il y a plus d’un an… il est né en juin 2022 et en voyant le cachet du vétérinaire, le mien hausse le sourcil. Ce mec n’a pas de cabinet, ne fait que du domicile et n’est pas des plus scrupuleux. 

Conclusion de mon vétérinaire: « il y en a un qui a eu du bol de tomber sur vous »! 

On décide qu’il passera la nuit chez lui: demain il sera testé FELV et FIV, castré et vacciné. Grosse journée pour lui. Et grosse inquiétude pour moi. S’il devait être positif au test, mon vétérinaire s’engage à le garder le temps de lui trouver une bonne maison sans autre chat.

J’ai eu beaucoup de mal à le laisser, même s’il semblait bien dans sa petite cage individuelle, avec sa couverture et une lampe chauffante.  

Vivement demain début d’après-midi pour des nouvelles et en espérant très fort que tout sera ok et qu’il viendra rejoindre ma troupe, jouer avec Spirit et Pandora et dormir en tas avec les autres!

Ah oui, son nouveau petit nom? C’est Vlad. Vlady pour les intimes.