Je devais absolument bouger aujourd’hui. Parfois c’est comme ça: obligé.

Ça a pourtant mal commencé. Juste à la sortie de Bruxelles, Tuture se met à fumer et ça sent le brulé. Je m’arrête immédiatement en bord de route et je tente de joindre super Giorgio, mon garagiste. Il ne répond pas : réseau non disponible. J’appelle donc mon amie Patricia qui habite juste à côté pour qu’elle aille voir où il était et je reçois par après ce message: « Giorgio n’était pas au garage. Dès que trouvé, je lui ai demandé de te téléphoner, ce qu’il a fait devant moi. J’espère qu’il a pu t’aider. Bises ». Ça c’est une amie! Efficace en plus.

Dans l’entrefait , j’avais fait ma maligne et, comme tout le monde, ouvert le capot de Tuture. Rien ne fumait plus mais j’avise un truc (paraît que c’est le radiateur !) avec un bouchon que j’ouvre. Le téléphone sonne: je suis sauvée c’est super Giorgio. Quand je lui dis que je n’avais plus de chauffage depuis 2/3jours, il me dit que ça doit être le radiateur qui est vide à cause d’une petite fuite. Il me suffit donc de remettre de l’eau (chic, j’ai une petite bouteille dans Tuture au cas où!) et si je n’ai pas pèté une durite (ça fait chic l’expression !), ça devrait aller. Cerise sur le gâteau, le radiateur doit être rempli complètement et je n’ai pas assez d’eau. J’avise un magasin bio juste avant le rond-point et j’abandonne Tuture pour aller acheter une bouteille d’eau. Le monsieur n’a que des bouteilles consignées mais me propose de remplir ma bouteille d’un demi-litre et de ne pas hésiter à revenir si besoin est. Je le remercie et je m’empresse de rejoindre Tuture, un peu inquiète de cette grosse voiture foncée arrêtée juste derrière. Quand j’arrive, un grand échalas s’en approche. Je me dirige vers lui et il me dit: vous n’avez pas votre masque. Ok, j’avise le revolver à sa hanche et je change de registre de « dégage on touche pas à Tuture » à « petite dame en panique » (ça marche toujours bien!). Je lui montre donc que j’ai mon masque dans mon sac (plutôt que de lui faire remarquer qu’on n’est plus dans Bruxelles et qu’il n’est plus obligatoire) et je déboule avec toute mon histoire à toute allure pour expliquer pourquoi je suis garée au milieu du trottoir avec mes feux de détresse qui clignotent. Le gars me fait « ok ça va ». Et s’en va. Je lui dis un « au fait? » interrogatif et il me montre son brassard de police (qu’il avait sans sa poche). Je lui dis: c’est plus rassurant vu ce que vous portez en désignant son revolver. Il rigole et remonte en voiture. 

Je finis de remplir Tuture. Et je tente de continuer mon chemin en gageant que la fameuse durite n’est pas pètée!

Et de fait, Tuture est toute fringante et m’amène sans encombre à Sept-Fontaines. 

Arrivée à destination et garée, je vois une dame qui prend des photos avec son smartphone. Nous commençons à discuter et le courant me passe bien. Elle me dit qu’elle vient là depuis son enfance. Je lui demande donc si elle connaît le dragon qui garde les sources. Et non, elle ne le connaît pas. Nous avons donc fait un morceau de balade ensemble, nous découvrant plein de points communs. Le début d’une amitié ? À suivre…

Mais clairement aujourd’hui, c’était obligé que j’aille me promener, et pas que pour essayer mon appareil photo: j’avais un beau rendez-vous sans tout à fait le savoir!