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Rêve de dragon

Site officiel de Annie Pilloy

Simplement un espace accessible rapidement lorsque l'envie me prend de jeter quelque chose dans la grande toile du rêve...

Les bébés de Mélusine 1

Histoires de bêtes Posted on 27/05/2010 15:54

Ben voilà, belle nuit blanche pleine de surprise…
Et au final cinq chatons aussi adorables qu’ils peuvent l’être.

La preuve… Même si c’est pas toujours clair qu’il y en a 5! smiley


Le plus clair (blanc et roux sur la tête et la queue) fait 107gr
Le rouquin 114gr
Le noir et blanc 113gr
Le blanc et noir 102gr
Et le tricolore 105gr
Comme la moyenne de poids d’un bébé chat est entre 75 et 100 gr à la naissance, je pense que tout va bien!
Mais maman Mélusine n’aime pas que je les prenne pour les peser, il ne faudra pas abuser!



Une nuit de chat

Histoires de bêtes Posted on 26/05/2010 15:32

Prélude: le ventre de Mélusine s’arrondit de plus en plus et il y a de petites créatures qui viennent se coller contre ma main quand je les mets sur son ventre…

Pas évident de dormir! Même pour une insomniaque, à 3h du mat, je m’emmerde ferme et je voudrais aller dormir, seulement plus de Mélusine. Je la retrouve sur l’étagère en bas où il y a une partie de mes fringues. Je me dis que ce n’est pas une bonne idée si elle devait faire ses titis là, ils pourraient tomber. Je remonte la belle, j’essaie la caisse avec le coussin dans le coin du divan: niet. Je vide la boîte de la ponceuse (en m’enfonçant un truc dans le doigt) et j’y mets un essuie, c’est ok… Mais pas longtemps. Elle va s’étendre sur le plancher
L’un dans l’autre il est presque 4h-1/4 et je suis toujours à la surveiller quand le gros Orphée qui loge à présent au 3ème chez Philippe gratte comme un fou à la porte de la cuisine: monisuer a décidé que c’était son heure de sortie… J’ouvre donc au gros chat et je lui ouvre la porte du jardin. Oui, mais y a Korrigan et les chiens à franchir, bref, un bon quart d’heure pour que monsieur se décide non sans m’avoir copieusement grogné dessus…
Bon, je vais pouvoir aller dormir, enfin! Dans le lit, mes pieds se promènent tous seuls: je suis obligée de me lever pour que ça arrête. Je finis par m’endormir, mais je ne sais pas quand!
Je me fais ensuite réveiller par une bagarre de chat: le gros: le retour, mais pas question que bouge de mon lit!
10h et des cahuètes j’entends gratter à la porte de l’armoire. C’est Mélusine bien sûr qui s’installe… au niveau pull. Bref, j’attrape un essuie, je vire une partie des pulls et je mets des coussins de secours au pied de l’armoire on ne sait jamais si elle faisait ses petits et qu’il y en ait un qui tombe. Mélusine gratte dans tout le bazar et ronronne comme
une folle quand je la caresse. Je décide de laisser la chatte dans l’armoire et la petite lampe allumée… Et d’essayer de me rendormir un peu, un oeil dans le sommeil, un oeil dans l’armoire: elle dort, je finis par me rendormir aussi! Il doit être passé 11h…
Bref, réveillée un peu avant 14h mais pas trop fraîche et Mélusine toujours dans l’armoire, puis elle sort par la chatière. Là-dessus le gros Orphée se montre, il devait être derrière la chaudière. Il recommence à m’engueuler, super! Comme ça faitcinq minutes qu’il regarde la chattière d’un oeil circonspect, je lui ouvre la porte du jardin pour qu’il remonte. Le temps que je me lave en vitesse, je l’entends se bagarrer avec je ne sais qui en haut. Je monte et je lui ouvre la porte du couloir et il file sans demander son reste!
Bon sortie de Loki et des autres au jardin et là: catastrophe: il a tellement plu que l’eau du bassin est opaque… j’avais passé deux heures à le vider et à le nettoyer samedi! Je constate que la pluie a entraîné plein de terre sur les bords, mais il doit en rester beaucoup en suspension, ce qui rend l’eau à nouveau glauque.
Entre temps, Mélusine me suit partout: au jardin, quand je rentre, dans le bureau, elle est tout le temps à un
mètre de moi…
Et moi je me demande quand elle va me le faire son (enfin ses!) plus beau des titits au monde… Parce que des fois, j’aimerais bien dormir! smiley



« Je te vois »

Humeurs Posted on 08/05/2010 22:50

Une cliente en thérapie qui aime les chats me fit un jour la
remarque que tous mes chats avaient clairement leur personnalité et leur place
chez moi, ce qu’elle n’avait jamais vu cela ailleurs à ce point-là.

Cela m’a amené à réfléchir sur la manière dont je me
comporte avec mes animaux, mais jusque-là sans y prêter attention.

Mon approche est certes bienveillante. Jamais un chat n’est
poursuivi pour jouer, mis violemment en bas de la table (et défendre mon
assiette n’est parfois pas une mince affaire, imaginez cinq félins en cercle
sur les bords de la table et vous au milieu !). Si j’en bouscule un par
malheur, que je coince une patte, je m’excuse avec des mots et des câlins
ensuite. De ce fait, aucun d’entre eux n’est stressé et tous savent qu’ils
peuvent me faire confiance, qu’aucun mal volontaire ou non nécessaire pour des
soins ne leur sera jamais fait. Mais cela suffit-il à faire de neufs félins des
individus à part entière ? Je ne le pense pas. Alors, je me suis prise à
m’observer un peu plus dans mon quotidien avec eux.

Lorsque je me lève, tout le petit monde arrive me saluer,
tour à tour, chacun avec ses habitudes. Et à chaque passage, frôlement,
miaulement, ou simplement présence, je salue chacun et chacune par son nom et j’appelle
les absents au jardin où je descends avec les chiens. Et oui, mes chats
arrivent quand je les appelle, enfin très souvent, s’ils ne sont pas trop
occupés ailleurs ! Et ces marques d’attention se continuent tout au long
de la journée, à travers le respect des préférences de chacun en matière de
câlins, de gâteries. Et très souvent lors de grands moments privilégiés, je
leur raconte leur histoire, leur mythe à eux, comment nous nous sommes
rencontrés, attirés. Ils ne comprennent certes pas le sens des mots, mais bien
mon attitude qui est personnelle, personnalisée même.

En regardant Avatar hier soir et en entendant la petite
phrase de salut des Indigènes : « je te vois », je me suis dit
que c’était exactement cela que je faisais chaque jour avec mes amis à poils.

Et cela faisait déjà quelques jours qu’une autre idée me
trottait en tête, en mettant sur pied une formation, entre autres sur la
communication entre humains cette fois !

Si chacun de nous aspire à être reconnu, à ce qu’on lui
fasse sentir qu’on le voit, qu’il existe pour nous, qu’il est unique, les codes
sociaux, les histoires et blessures personnelles, les apprentissages nous
empêchent bien souvent de dire aux autres ce vrai « je te vois » si
précieux.

En psychologie, l’acceptation inconditionnelle est à juste
titre mise en valeur, tout comme l’empathie, cette faculté de ressentir les
sentiments de l’autre sans en être personnellement touché (car ses blessures ne
nous renvoient pas aux nôtres). Et, en effet, dans une relation thérapeutique,
il est tout à fait possible d’appliquer ce type d’approche.

Mais dans notre quotidien ? Là où nous trimballons tous
nos valises émotionnelles, quelle place est accordée à l’autre, que nous ayons
une histoire en commun ou pas ? Je pense que chacun doit avant tout poser
ses propres limites et ne pas traduire le concept d’acceptation
inconditionnelle thérapeutique comme tout accepter de la part d’autrui. Mais je
pense, a minima qu’une attitude attentive, un regard, un sourire même à un inconnu
ou une inconnue, un salut de la tête ou un bonjour sont déjà autant de signes
pour l’autre qu’il existe pour nous. Si l’on va plus loin, lorsqu’une relation même
« banale » existe, il me semble que le choix délibéré et fondamental
du non jugement moral de la personne (sans pour cela cautionner ses actes avec
lesquels nous ne sommes pas d’accord) est déjà un bon début pour exprimer ce
fameux « je te vois » qui signifie aussi « je respecte qui tu
es » et que nous désirerions tous pouvoir entendre.

Ensuite, bien sûr, il a tous les outils de communication
assertive ou non violente… Et même s’ils paraissent lourds à employer
formellement au quotidien, se les rappeler ne fait jamais de mal !

Et surtout, il ne faut pas hésiter à nous remettre en
perspective, tout en étant aussi gentils avec nous-mêmes que nous serions disposé
à l’être avec autrui !

Tout ne commence-t-il pas finalement, à chaque réveil, par
un « je te vois » bienveillant que nous nous adressons à nous-mêmes ?



Ayin est un poète

Histoires de bêtes Posted on 12/04/2010 01:45

Lorsqu’Ayin est sorti au jardin cet après-midi, il a eu un
comportement obsessionnel comme ça lui arrive lorsqu’il veut atteindre un objet
hors de sa portée. Le seul problème, c’est qu’il aboie furieusement sous le
cerisier en fleur. Je regarde si un jouet des enfants des voisins n’y est pas
accroché : rien. Philippe arrive et ne voit rien non plus. Ayin s’agite de
plus belle, trouvant visiblement aussi agaçant que frustrant que ces stupides humains
ne trouvent pas l’objet de son émoi. Dany qui regarde par la fenêtre d’en haut me
fait signe que lui non plus ne voit rien. Ayin aboie tellement que je le rentre
d’office. À l’intérieur il gratte à la porte comme un fou.

Je me décide alors à aller sonner chez mes voisins. Luca m’ouvre
et me dit que non, ils n’ont pas joué dans le jardin. Manu me demande pourquoi
le chien faisait un tel raffut, je lui explique… Bref, pas de piste de ce côté-là.

Je retourne au jardin et j’essaie de comprendre. Ayin est
toujours aussi agité et Luca qui regarde de la fenêtre de sa chambre avec sa sœur
Lisa me dit que c’est peut-être le cerisier. Dany surveille la scène, perché
sur le petit toit. Ca a l’air absurde, mais, tant qu’à faire, je me prête au
jeu…

Je cueille une fleur et je la lui tends. Il la mange aussi
sec ! Nous éclatons tous de rire. Mais Ayin n’a toujours pas l’air
satisfait, lui.

Ne voyant pas ce que je peux faire de plus, je rentre le
toutou qui continue d’être très agité. Quand il a quelque chose en tête… Et
cela continue le reste de l’après-midi jusqu’à cette nuit. Lorsqu’il sort, il
reprend son manège, même si, heureusement, il aboie moins fort. En désespoir de
cause, il en est plutôt aux gémissements devant mon incompréhension. C’est
alors que je repense à l’idée de Luca… Sauf que sous le cerisier, il y a un petit
prunellier qui, pour la première fois depuis douze ans, est abondamment en
fleur…

J’en cueille une fleur et là aussi Ayin la mange. Sauf que
son expression a changé : il y a de l’intérêt dans les yeux de ma gueule
d’amour !

Je l’ai alors pris dans mes bras et je lui ai fait flairer les
fleurs, lui amenant des branches de partout. Quand je l’ai déposé, il est
revenu mettre ses pattes haut sur moi pour que je le reprenne… Ce que j’ai
fait. Et on a continué à renifler les fleurs (qui pour moi n’ont aucune odeur,
mais bon, je n’ai pas un nez de chien!). Puis je l’ai rentré, toujours dans mes bras et il
m’a léché les mains : il devait me trouver moins idiote sans doute ! Depuis,
il est visiblement apaisé.

La clé de l’énigme, c’était donc un nouvel élément odorant dans le jardin
qu’il ne pouvait pas identifier… Là c’est fait. On verra demain si ça suffit
ou s’il est vraiment drogué au parfum de ces fleurs.



Ecosse 2007

Uncategorised Posted on 04/03/2010 18:43

L’idée d’y retourner et une rencontre et hop, toutes les photos sont en ligne

Une tite ici pour le plaisir! et la suite en cliquant dessus! :^)



Retour case chômage…

Humeurs Posted on 03/03/2010 00:49

Sentiment mitigé mais j’y suis, après avoir ruminé des mois cette fin inexorable de contrat.
Je suis passée par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel émotionnel, ce qui est bien normal.
Après une période de tristesse (et de silence comme vous l’aurez remarqué!), j’ai fait un bilan des plus positifs de tout ce que mon travail au « Clos » m’avait apporté.
D’abord me remettre de la dépression où m’avait plongé mon précédent travail.
Ensuite prendre conscience de mes capacités, compétences et limites.
Enfin, vivre une richesse en matière d’humanité que nul autre travail ne m’a jamais donné de vivre. J’ai certes beaucoup donné, mais c’était bien peu en comparaison de ce que j’ai reçu!

Après ce passage plein d’en train est venu le retour à la réalité avec l’approche d’autre lieux de travail, ce qui m’a amené à envoyer le message: « there is no place like the clos » à mon futur ex-patron. Et de fait, grandeur et décadence de beaucoup d’asbl, elles doivent satisfaire à des critères pour recevoir des subsides et fonctionner, ce qui les amène trop souvent à s’éloigner de leur objectif initial et… même de leur public. »Ils travaillent pour, mais pas avec« , me dit mon futur ex-patron. On ne peut mieux résumer… Et on ne peut même pas jeter la pierre à des associations qui craignent de perdre leurs travailleurs, leurs locaux, voire leur réputation (pourtant alors surfaite) en se mettant au diapason de demandes fonctionnaristes. Une autre loi du marché…

Alors, comme une évidence, il y a cette idée, partagée avec Catherine, de créer notre propre nid associatif, sans rien quémander pour ne pas nous y perdre! Et de travailler avec un public que nous finirons bien par rencontrer, nous ne sommes pas les deux seules personnes au monde à avoir soif de partage, de communication et de fluidité!
Nous n’y sommes pas encore: les locaux (qui ont le mérite d’exister, ce qui n’est pas rien!) doivent être aménagés et notre projet peaufiné. Mais au moins ils sont dans l’air de ce printemps qui, malgré les dernières morsures que nous inflige l’hiver, finira bien par arriver…

Car, finalement, ne faut-il pas saisir les aleas de la vie, qui parfois la bousculent, comme autant d’opportunités à se rapprocher de notre voie, toujours à créer?



Ici même les chats font des nids!

Histoires de bêtes Posted on 02/03/2010 18:50

Myrrdin donne de bonnes idées à Dwyn! smiley



Père et fils

Histoires de bêtes Posted on 02/03/2010 02:25

Korrigan et Dwyn, 7 mois. Un vrai régal pour les yeux et le coeur!



Bout de maison

Dessin Posted on 15/09/2009 17:29

Voilà un dessin qui ferait plaisir à mon prof de cet été pour les pentes!
Et à moi pour le résultat!

C’est le coin du gîté où nous avons logé.
Je joins une photo presque dans le même angle, mais pas avec la même lumière!



Dwyn (bébé félin 5)

Histoires de bêtes Posted on 11/09/2009 14:51

Je sais, je gagatise!

Dernières photos et premiers pas au jardin.



Bébé félin 4

Histoires de bêtes Posted on 09/09/2009 00:46

Impossible de résister à l’envie de poster les dernières photos et les nouvelles en même temps.

Dwyn, 5 semaines et un jour, pèse plus de 700 gr mange ses crocs comme un grand et même celles de maman. Il boit de l’eau et du lait pour chat comme un pro. Ce soir, il a goûté à du jambon cru, première gâterie d’une longue série.

Il grimpe partout et même sur le dos du divan, ce qui a donné quelques frayeurs la première fois à Morigane… et à moi!

Il joue avec papa et les potes chiens, mais dors aussi avec eux. Dans moins de deux semaines, il les mènera par le bout de la truffe!

Mais trêve de bavardage, voilà les dernières photos qui en disent bien plus long!



Dragons de Bretagne: Rochefort en Terre

Dragons en tous genres Posted on 03/09/2009 03:33

L’église y a été « massacrée » par des ajouts de bâtiments hétéroclites et ne présente, à mon sens, que peu d’intérêt à l’interieur. Mais un petit dragon (un autre a été abîmé) sur sa façade gothique flamboyante mérite le détour!
Comme tout le village, par ailleurs.



Dragons de Bretagne: Le Guerno

Dragons en tous genres Posted on 03/09/2009 03:28

Un des endroits où je voulais absolument retourner en Bretagne était l’Eglise romane de Le Guerno.
Dédiée à Sainte Anne, elle semble bien peu « catholique », j’y reviendrai sans doute.

En tout cas, les dragons y dévorent les poutres et ornent la nef.



Bébé félin 3

Histoires de bêtes Posted on 03/09/2009 03:20

Presque 2 semaines de vacances, ça a été un vrai déchirement par rapport à bébé chat.

Ah oui, bébé chat tricolore, il paraît que ça ne vaut pas quand c’est tigré et blanc. D’ailleurs, j’en ai rencontré UN autre en Bretagne. Je m’en doutais déjà avant de partir, mais là c’est très clair.
L’enfant de l’amour portera le nom d’un dieu celte de l’amour: Dwyn. Et, comme les autres quand j’ai trouvé leur vrai nom, ma suggestion a été saluée d’un « miaou » très convaincu. N’en déplaise à la jeune femme, guide du château de Comper, qui pensait à Cathbad, le druide qui a prédit son terrible avenir à Deirdre. Nous avons eu même droit à la légende, rien que pour nous. Mais je me suis demandé si un jeu de mot n’avait pas joué dans son choix. Allez savoir avec les gens qui côtoient chaque jour le pays des fées en Brocéliande… On peut s’attendre à tout!

Dwyn a un mois ce jeudi et pèse plus de 600 grammes.
Il fait ses besoins dans son bac et a commencé à grignoter des croquettes pour bébé il y a trois jour.

Quand je le touche, il ronronne de suite, comme sa maman. Ca a un peu vexé l’adorable dame qui est venue s’occuper de mes fauves pendant notre absence et qui n’y avait pas eu droit.
Il joue avec ma main et si je fais un « ouille » (très exagéré!) il se met à me lécher.
Il joue aussi avec Sathit qui le machouille parfois avec un peu trop d’énergie. Mais pas traumatisé pour un sou le bébé!

Bref, bébé est parfait, équilibré et merveilleux: normal, non?



Bébé félin 2

Histoires de bêtes Posted on 12/08/2009 22:45

Photos de 4 à 9 jours.

Bébé fait 300 grammes et commence à ouvrir les yeux.
On a aménagé une sorte de parc où les chats savent entrer et sortir, mais pas les chiens.
Sathit en est littéralement bleu de lui, et le lèche avec conviction, mais il est un « rien » trop enthousiaste! smiley



Bébé félin 1

Histoires de bêtes Posted on 07/08/2009 22:25

Bébé à 2 (les 2 photos d’en bas) et 3 jours sur les photos.
Il aime que je lui caresse le ventre: il baille et s’étire en tous sens.
Il a eu hier, à 3 jours, le premier réflexe de se lécher les pattes.
Il a pris 70 grammes en 3 jours!
Le vétérinaire était incertain quant aux sexe malgré les couleurs. Pour l’instant, ça restera donc bébé chat!



Amours félines: conclusion

Histoires de bêtes Posted on 03/08/2009 20:13

Alors là, le moins qu’on puisse dire, c’est que je suis sous le choc!
Vers 16h, Morigane était super câline avec Korrigan, lui montrant son ventre, ronronnant sans cesse.
Vers 17h, j’ai l’idée « saugrenue » de regarder sous la queue de Morigane. Et… Une petite queue sort!
Grosse panique, d’autant que la queue du bébé rentre et sort tour à tour. J’appelle un vétérinaire qui me dit que pour aider, je dois mettre de l’huile d’amande douce. Heureusement, j’en ai! Pas évident, mais Morigane se laisse faire, même si elle mordille, mais très gentiment, elle me lèche de suite après.
Arrive une patte, même scénario d’aller retour. Puis un « gros paquet » que j’accompagne.
C’est une toute belle petite chose. Je dégage son nez et sa bouche pendant que Morigane s’affaire pour le reste.
On dirait que c’est son seul petit. Heureusement (et pas étonnant que l’accouchement n’ait pas été évident) car il fait presque 15 cm à la naissance, ce qui est la taille d’un chaton d’une semaine!
Ah oui, c’est une damoiselle: elle est tricolore; noire tigrée et blanche.
Morigane n’a pas eu de poussée de lait de suite. J’ai donc donné la première tétée avec du lait pour bébé félin. Ca a redonné de l’énergie à la petite qui tète à présent avec obstination. Espérons qu’elle ait du lait, sinon ça va être biberon toutes les 4 heures!!!
En primeur: les premières photos!



Orphée revenu des enfers

Histoires de bêtes Posted on 16/07/2009 16:23

Orphée avait à nouveau disparu fin juin. Je l’ai appelé pendant une semaine, en vain. Même que les voisins commençaient a en avoir marre d’entendre mes appels tous les soirs…
J’ai été voir aux deux endroits où peuvent être coincés les chats. Rien.
J’ai mis des avis avec photo dans toutes les boîtes du pâté de maison. Rien.
Je ne le « sentais » plus. Le contact semblait rompu.

Tous les jours je pensais à Orphée. Pendant mon stage de dessin j’allais écouter le vent dans les arbres de la cour comme il m’avait appris à le faire lors de nos moments privilégiés au jardin.

La semaine dernière, une dame qui habite en bas de la rue en face m’a appelé, me disant que ça sentait le pipi de chat chez elle et que ses deux chattes étaient propres. Elle se demandait si Orphée ne pouvait pas être passé par là, même si elle n’avait rien vu et si ses chattes n’avaient pas réagi à un intrus.
Ce gentil coup de fil fut comme le déclic qu’il ne fallait peut-être pas tout à fait désespérer.

Contre toute raison (après presque trois semaines, au mieux il s’est retrouvé une maison. Au pire…) cela fait quelques jours que je « cherchais » Orphée en dehors du bloc.
Sortir les chiens le soir pour eux d’abord, mais aussi pour laisser une trace odeur de la maison. Hier avec Loki, je suis descendue vers la rue de Savoie et pas montée comme d’habitude.
Depuis lundi, en passant dans la rue, je l’appelais mentalement très fort. En revenant du Moeder mardi nuit j’avais été jeter un coup d’oeil dans les caves de la maison vide au coin.
Hier nuit, un peu après deux heures, me prend subitement le besoin de sortir, une véritable urgence que j’ai traduite en « aller boire le dernier verre au Moeder » qui ferme vers trois heures. Ca ne m’arrive
jamais. J’ai même hésité en trouvant ça absurde, trop tard, mais il y
avait quelque chose qui me poussait à sortir « maintenant »… Quand j’ai tourné le coin de la rue, j’ai vu une queue disparaître sous une voiture. J’étais sûre que c’était Orphée.
Je me suis couchée par terre et je l’ai appelé… Ah le discours d’Orphée! Avec un ton de reproche et de soulagement malgré tout. Il ne bougeait pas de « dedans » la voiture. Je me suis assise en me demandant quoi faire et tout d’un coup il a déboulé en ronronnant et en se collant contre moi… On a fait des câlins, j’ai doucement ouvert la petite poche de mon sac où je mets mes clefs et j’ai pris Orphée dans mes bras en marchant très doucement, très calmement jusqu’à la maison. En lui parlant, en le caressant, en l’embrasant. Il n’arrêtait pas de ronronner… Je lui ai donné à manger au rez-de-chaussée, là où mangent tous mes fauves, puis je suis descendue avec lui pour le mettre au calme.
Parce qu’au niveau stress avec les chiens et les autres (surtout Korrigan) tout est à refaire, si pas pire.
Mais clairement, le lien avec moi, même au bout de trois semaines, est bien là. C’est le moins que l’on puisse dire! Il a passé toute la nuit avec moi.

Je devrais décidément plus me fier à mes intuitions, même si elles sont « ténues », Elles sont là. Et ma foutue raison raisonne mal, en général. Plutôt décourageante dans la perte d’un chat, la raison.

Comment mon baroudeur s’est-il à nouveau retrouvé à la rue? Pour sortir, il suffit d’une issue ouverte derrière et d’une fenêtre ouverte à l’avant et c’est fait. Il est blessé tout le long du milieu du dos, comme s’il s’était éraflé en passant sous une « pique »: il y en a beaucoup aux fenêtres des sous-sols ou caves. Les poils sont partis devant et il a une une blessure ouverte vers l’arrière, là où il est le plus « épais ». En la désinfectant j’ai constaté que c’est récent. Ce qui corrobore mon timing intuitif…

Alors que me réserve encore Orphée?
Là, je n’en sais rien, mais notre aventure commune continue et j’en suis vraiment très heureuse!



Stage de dessin 06 au 10/07/09

Dessin Posted on 09/07/2009 22:46

C’était presque avec autant d’appréhension que d’enthousiasme que je me suis rendue à ce stage de dessin.
Beaucoup d’entre vous doivent avoir connu les « t’es nul(le), ça sert à rien d’essayer » dans l’un ou l’autre domaine. Moi, c’était le dessin. J’ai toujours été incomprise! smiley
Après 4 jours de stage, je me suis surtout rendu compte qu’avec les méthodes d’enseignement dont j’avais été victime je n’avais rien compris…
Baudouin Ledecq, professeur honoraire à St-Luc (où se passe le stage) a tout du sympathique savant fou versus prof de dessin. Il a inventé un tas d’objets infernaux pour mieux nous faire comprendre « comment ça marche ».
Et oui, tout d’un coup, y a des trucs qui commencent « à marcher » et ça me procure un énorme plaisir.
Avec le sentiment que ce n’est qu’un début, bien sûr, mais surtout une grande ouverture vers un monde que je me croyais inaccessible, voire interdit, jusque-là.
Bien sûr, ce premier dessin que je publie est loin, très, très loin d’être parfait. Mais il a le mérite d’exister!
Il s’agit d’une tête en plâtre blanc qui était éclairée très en contraste. On m’aurait collé devant « ça » avant ce stage, je crois que j’en aurais pleuré!
Ah oui, le dessin est « de traviole » par rapport à la feuille… Hum. Y a encore du boulot, comme de simplement penser à mettre les verticales à la verticale!

Le stage se termine demain… Mais l’aventure ne fait que commencer… Enfin!!!



Myopie évolutive

Humeurs Posted on 30/06/2009 21:43

J’aurais dû m’en douter depuis longtemps, devenir de plus en plus myope cachait quelque chose. D’ordinaire, la myopie se stabilise et puis régresse même avec l’âge…

Eh ben non. Pas que je n’aurais pas voulu faire comme tout le monde, mais non. Ma myopie est évolutive ou dégénérative…
Sympa.

Ca veut dire, qu’à terme, mon idée / intuition de quand j’étais petite, qu’il fallait que j’emmagasine des images parce qu’un jour je ne verrais plus, n’était pas si idiote que ça…

Mais on n’en est pas encore là. Je ne suis qu’à -9,5. Faut juste surveiller le fond de l’oeil régulièrement.

Et, enfin une bonne nouvelle, une fois qu’on est en dessous de -8 (comme si c’était possible de vivre sans correction au-delà de -2!) les verres et les lentilles sont remboursés.

Par contre, une fois rattrapées les 2 dioptries qui me manquaient, je ne verrai plus de près… Obligatoires les petites lunettes de lecture!

Et pour finir sur une note gaffeuse: évitez d’arroser le jardin quand vos pupilles sont dilatées par le produit pour l’examen du fond de l’oeil… surtout si la porte est ouverte!



Lâcher prise

Nouvelles Posted on 22/06/2009 21:02

J’ai dû admettre qu’il me fallait lâcher prise.
J’aimais trop mes semblables pour être efficace dans mon travail. J’y avais épuisé toutes mes ressources humaines.
Depuis lors, je n’officiais plus en tant que Mentaliste et je portais ces sortes de boules Quies qui me rendaient sourde à leurs pensées.

Pourtant, je dus retourner consulter le technicien qui les avait adaptées à ma puissance de perception. Certaines rumeurs me parvenaient à nouveau. Cela me perturbait beaucoup après un an de quiétude laiteuse. À la suite de différents tests, il me dit que tout fonctionnait correctement. Il m’avait soumise à des émetteurs puissants et je n’avais rien capté des formes géométriques simples qu’ils visualisaient.

Rassérénée, je rentrai chez moi en métro suspendu. La ville était baignée de verdure et le soleil couchant la paraît des plus beaux atours de mai. C’est alors que je perçus non plus seulement des brides de rires, mais aussi des formes luminescentes qui me frôlaient.

Le lendemain, le technicien me regarda d’un air d’abord ébahi et ensuite presque réprobateur. Il me refit pourtant repasser tous les tests sans sourciller et me les transmit d’un air résigné. Comme je l’appréhendais, tous étaient aussi négatifs que la veille. Il me conseilla vaguement d’aller voir un Psychique ou un de mes anciens collègues et me raccompagna en fermant soigneusement la porte derrière moi.

Je me retrouvai dans le couloir lumineux et je m’affalai sur un banc. Les reflets dans les vitres. C’étaient juste des reflets dans les vitres. Mon imagination avait fait le reste.
Lors de ma démission, on m’avait mise en garde à propos de ces phénomènes dus à un sevrage trop brutal des sensations et sentiments des autres.
Une étincelle nacrée se mit à danser devant mes yeux et j’eus beau les frotter et les faire rouler, elle ne disparut pas.
Je me résolus donc à vivre avec les échos du membre mental dont j’avais choisi de m’amputer. Peu de temps après, je m’en amusais sans m’en lasser : mes jours furent comblés de scintillances.

Un peu plus de deux mois plus tard, Zap et Siby s’inquiétèrent de mon silence. Ils avaient accepté depuis longtemps mes absences et mes disparitions, surtout depuis que je ne pratiquais plus que le langage ordinaire.
Eux continuaient à pratiquer le Mentalisme avec succès et ils craignaient que je n’en souffre. Je leur savais gré de leurs prévenances et c’est pourquoi j’acceptai immédiatement leur invitation à passer une semaine en leur compagnie dans leur maison au milieu des bois. D’autant plus que Gaspard serait de la partie et que ses talents culinaires auraient sorti n’importe quel ermite de sa tanière.

– Sarah ! Vous êtes enfin là, s’exclama Gaspard en m’ouvrant la porte.
Je n’avais jamais compris pourquoi il continuait à s’affubler de ce costume de majordome aussi suranné que rigide. Mais je dois admettre qu’il le portait avec élégance et qu’il m’était impossible de l’imaginer en survêtement.
Je m’installais dans la chambre sous les combles. De la fenêtre, on n’apercevait que la mouvance des feuilles. Mais, bien sûr, j’y aperçus mes lumières amies qui semblaient bien plus nombreuses ici. J’en conclus que la diminution des stimuli extérieurs amplifiait mes perceptions fantômes.

Le repas était tellement délicieux qu’aucun de nous ne parla. Mais, bien sûr, Zap et Siby n’en avaient nul besoin et je soupçonnais depuis toujours Gaspard d’avoir un talent au moins égal au leur mais de ne simplement point vouloir en faire état.

J’hésitais à parler à mes amis de mes visions. Siby sourit. Si j’étais sourde, je n’en restais pas moins émettrice !
– Pourquoi n’essayeriez-vous pas d’enlever votre protection ? Nous sommes peu nombreux ici et tous en grande forme mentale. Nous ne risquerons pas de vous contaminer !
– Je ne sais pas trop quels en seraient les effets. Déjà qu’elle ne me protège pas de réminiscences, comme vous le savez… dis-je en secouant mes boucles rousses.
Gaspard revenait de la cuisine avec un plateau où trônait une théière odoriférante : son fameux Earl Grey maison ! Il disposa les tasses et versa le liquide ambré. Puis il plaça ostensiblement devant moi une assiette de ses biscuits au citron en me glissant un sourire.
– Les scientifiques ont toujours une « bonne » explication à tout, me dit-il. Mais faut-il pour autant s’y limiter ?
– Gaspard, vous parlez souvent par énigme !
– Et vous, vous émettez de trop belles images pour ne pas éprouver l’envie d’en percer le secret…

Zap était toujours silencieux et réservé, ce qui ne lui ressemblait guère. À quoi pouvait-il bien penser ? Il m’aurait suffi d’oser me défaire de ma protection et j’aurais cessé de m’interroger… Ou de simplement le lui demander.
– Vous êtes bien songeur Zap…
– Oui, vos visions me rappellent un épisode de l’histoire des Anges. Le connaissez-vous ?

Gaspard attisa le feu et nous proposa de nous installer confortablement pour une veillée à l’ancienne.

Zap ferma les yeux et récita plus qu’il ne conta :

« C’était déjà la fête lorsque les hommes recevaient les chrysalides des mains des Anges. Pourtant, cela annonçait aussi que la saison triste allait revenir et qu’il faudrait patienter jusqu’au retour de la Lumière.
Les femmes avaient allumé de grands feux qui brûlaient depuis plusieurs jours et plusieurs nuits. Les hommes récoltaient les tisons et les disposaient dans les vasques de pierre de la grotte. Tout à côté, les niches où reposaient les chrysalides avaient été garnies de mousse odorante par les enfants.
Pendant toute la saison triste, entretenir les feux, vider les cendres des vasques et les remplir de braises rougeoyantes détournerait l’attention des humains de la mélancolie.
Les chrysalides grossissaient et palpitaient. Elles éclairaient leurs loges de lueurs changeantes que les enfants aimaient contempler. C’était au premier qui entendrait le craquement annonciateur du retour de la Lumière.
Alors, lors de la première nuit de la pleine lune, les Anges revenaient et, tels des lampions, ils accrochaient les chrysalides aux branches.
Pendant ce temps, les hommes chantaient et dansaient avec les enfants, tandis que les femmes de tous âges se baignaient et se lavaient mutuellement la chevelure.
Tous tombaient enfin dans la plus profonde léthargie. Ils n’en étaient tirés que par les rayons du soleil à son zénith.
Des Anges revenaient alors au village et contaient la Lumière aux enfants émerveillés. Les hommes se baignaient à leur tour.
Les femmes, rieuses et graves, allaient à la clairière où les chrysalides se fendaient sous l’astre triomphant. Leurs cris de joie faisaient vibrer l’air à chaque jaillissement de papillon. Les ailes à peine séchées, il choisissait une femme. Dans une danse de couleurs, le couple s’écartait alors un peu vers l’orée ombragée. Lorsque tous étaient éclos et que toutes étaient élues, le plus grand silence régnait. Et sous le regard bienveillant des Anges, tandis que les hommes attendaient à la lisière de la forêt, le rituel commençait.
La tête vers le centre de la clairière où rêvaient les Anges, les femmes étaient allongées sur le dos. Leurs jambes étaient grandes ouvertes. Les porteurs ailés de la Lumière se tenaient sur leur bas-ventre qu’ils pétrissaient de leurs pattes arrière. Leurs ailes caressaient l’intérieur de leurs cuisses. Leurs pattes avant stimulaient le plaisir des femmes : cela leur permettait alors d’enfoncer leurs trompes en elles, en suscitant la plus grande des extases.
Leur ouvrage terminé, ils voletaient, éteints, jusqu’aux nasses que leurs tendaient les Anges. Lorsque tous étaient recueillis, les Anges bénissaient les femmes languissantes et s’en retournaient chez eux, emportant leur trésor.
Voyant les Anges prendre leur envol, les hommes accouraient dans la clairière. Ils y retrouvaient l’une ou l’autre compagne encore chaude et grisée. Et leurs ébats se poursuivaient jusqu’à la tombée de la nuit.

Pourtant, jamais il ne naissait d’enfant des fêtes de la Lumière. »

Pendant un moment, le crépitement du feu fut seul maître du silence que je rompis :

– Bien belle histoire, Zap.
– Oui, mais bien incomplète, conclut Gaspard.
Siby sourit :
– Hé bien pour ma part, la suite sera pour demain ! Je meurs de fatigue…
– Je te suis, fit Zap.

Gaspard finissait de débarrasser la table.
– Vous ne semblez pas avoir sommeil, Sarah. Puis-je vous proposer une promenade au clair de lune ?
– Quelle charmante idée !
J’étais soulagée de ne pas déjà me retrouver seule avec mes lucioles et ravie par la perspective d’en voir de vraies.

Gaspard m’emmena dans une harmonieuse clairière au fond de laquelle coulait un ruisseau. Je remarquai immédiatement un cercle de pierre. J’aurais dû m’en douter…
– Une réponse à l’énigme, bien sûr !
Il me répondit par une mimique comique, jouant les offusqués. Nous nous assîmes contre le tronc d’un chêne en contemplant les reflets de la lune dans l’eau.
– Voulez-vous attendre demain pour avoir la suite de l’histoire ?
– Vous savez bien que non, Gaspard. Mais n’allons-nous pas déranger des visiteurs potentiels…
C’est à ce moment qu’une créature luminescente se posa sur l’épaule de Gaspard. Ils semblèrent deviser silencieusement pendant ce qui me parut une éternité. Pendant ce temps, d’autres formes effectuaient des chorégraphies compliquées au-dessus du cercle de pierre.
Je restai bouche bée et ne pouvant me résoudre à rompre la magie du moment d’une parole qui eût paru tonitruante, j’enlevais prudemment ma protection mentale.
Heureusement, les voix et les rires des petits résonnaient comme autant de litanies mélodieuses. La « voix » de basse de Gaspard en marquait le rythme profond.
– Que pensez-vous de nos petits amis ? me demanda-t-il en silence.
– « Nos » amis ?
– Bien sûr, cela fait longtemps qu’ils tentent de communiquer avec vous, et qu’ils l’ont fait, en quelque sorte, puisque vous avez joué ensemble.
– En ville ?
– Naturellement. Ils sont partout, mais il est des lieux plus propices à leur perception, même par le commun des mortels.
– Et comment se fait-il que je ne les perçois que depuis que je me suis coupée du Mental des humains ?
– Vous vous êtes débarrassées de ce que l’on pourrait appeler des « pensées parasites ». Celles des êtres humains sont si nombreuses en ville qu’elles ne permettent généralement plus de capter des fréquences plus subtiles…
– Et donc ma protection n’est réglée que sur les fréquences d’émission humaines. Voilà qui, au moins, reste scientifique comme explication.
– Mais le reste l’est tout autant, chère Dame…
Je dus avoir l’air tellement idiot que les créatures jouèrent à l’explosion d’un feu d’artifice en pouffant de rire.
– Ne vous moquez pas de moi ! Des êtres de tout temps réputés féeriques ne peuvent pas être, être, être…
Je m’effondrai en sanglots comme une petite fille. Les petits êtres se figèrent un bref instant pour ensuite se regrouper autour de moi, tentant d’arrêter mes larmes en me caressant le visage, en s’accrochant à mes cheveux et en se posant sur mes mains qui tremblaient. Je retrouvai rapidement mon calme et Gaspard me tendit un mouchoir. Je l’utilisais le plus doucement que je pus pour ne pas effrayer nos amis.
Je regardais la petite femme qui venait de se reposer dans ma main. Comme moi, elle avait de longs cheveux roux striés de quelques fils d’argent. Notre ressemblance était étonnante.
J’interrogeai Gaspar du regard.
– Il ne serait pas étonnant que vous ayez un lointain ancêtre commun, susurra-t-il.
– Cette histoire d’Anges et de papillons ?
Gaspard opina.
– Mais ce n’est qu’une légende de plus des défenseurs de l’origine extra-terrestre de nos ancêtres !
– Toutes les légendes ne contiennent-elles pas une part de vérité ?
– Je l’admets. Et cette version a au moins le mérite de ne plus cataloguer les Outre Terre comme de petits monstres gris ou verts qui enlèvent les humains et leur font subir mille sévices et analyses tous plus traumatisants les uns que les autres… Mais l’histoire racontée par Zap disait qu’il ne naissait jamais d’enfants des fêtes de la lumière.
– C’est là un raccourci qui évite de sortir de la poésie pour entrer dans le prosaïsme.
– Alors, racontez-moi…
Mon double miniature s’agita dans ma main. Elle voulait attirer mon attention vers la mise en scène que me proposaient ses semblables.

Certains petits êtres se roulèrent en boule pour simuler des cocons non éclos dissimulés çà et là dans la forêt. Ils s’éveillaient à la vie bien après la fête de la Lumière et trouvaient sans peine de quoi subvenir à leurs besoins. Ils butinaient de fleur en fleur, virevoltaient dans la lumière, s’accouplaient et se reproduisaient entre eux. Mais certains, plus grands que les autres, restaient solitaires et aimaient à suivre les femmes humaines lorsqu’elles s’aventuraient seules pour ramasser du bois ou cueillir des plantes médicinales. Certaines d’entre elles s’amusaient avec ces papillons multicolores tant et si bien qu’ils s’apprivoisèrent. De connivences en connivences, ils en venaient à ses jeux moins sages, mais tellement plus délicieux. L’hiver venu, les papillons disparaissaient et le ventre de leurs compagnes d’ébats s’arrondissait.
Les autres membres de la tribu, loin des considérations morales d’un patriarcat encore à venir, ne s’offusquaient nullement de ces grossesses. Au contraire chaque naissance d’un petit être ailé était célébrée par de grandes fêtes et considérée comme un gage de bonheur. Ils étaient élevés parmi les humains et n’avaient pas leur pareil pour amuser les autres enfants. Par contre, il était rare que l’un ou l’une d’entre eux puisse trouver un compagnon humain. Ils prirent alors pour habitude de se regrouper à la saison des amours pour se choisir un partenaire.

Le tableau se disloqua et toutes les créatures s’égaillèrent dans la brise qui se levait. Ma petite sœur ailée qui s’était assise en tailleur au creux de ma main s’étira membres et ailes et me souffla un baiser qui résonna comme un « à bientôt ».
Gaspard et moi nous retrouvâmes seuls sous la caresse de la lune. Je soupirai :
– Quel dommage que tout le monde ne puisse pas contempler ces merveilles…
– Ne vous inquiétez pas de cela, Sarah. Nous nous y employons.

Je remis ma protection en place et nous rentrâmes en silence dans la nuit devenue plus fraîche, mais parfumée de rumeurs de rêves.

(J’avais envoyé cette nouvelle écrite au début de l’année 2009 à un concours. Je ne pouvais la diffuser d’aucune manière avant que le couperet tombe. Il est tombé, comme je m’en doutais. Je peux donc la publier! smiley)



La ballade d’Orphée

Histoires de bêtes Posted on 17/06/2009 01:36

Il était une fois un chat qui s’était fait adopter. Dûment tatoué, appelé Robin, il aurait dû vivre sa vie de beau gros matou tigré en toute quiétude.
Mais il n’y aurait pas d’histoire si c’était le cas…

Pour moi, elle débute un lundi par la disparition de Barrfind et Korrigan dans la nuit. Deux d’un coup, ça fait beaucoup…
Dans les jardins enclos de murs, les voix des chats résonnent étrangement. Il est difficile de savoir où ils se trouvent. C’est là que l’expérience joue : la connaissance des jardins d’où ils ne savent pas sortir et celle des habitants des maisons adjacentes, habitués à voir débarquer la voisine en quête de ses minets.
Et de un : je récupère Barrfind mardi à minuit passé dans une maison plus haut dans la rue où habitent des étudiants. On l’avait vu rentrer et il s’était planqué dans la cave… Classique. Déposé sur le mur, il miaule à qui mieux mieux pour répondre à son copain qui est toujours coincé je ne sais où… Mais il est très tard et je ne peux pas ameuter tout le quartier sous prétexte de délivrer Korrigan.
Le lendemain en journée, je n’entends plus rien. Je décide donc de faire le tour du quartier pour l’appeler de différents jardinets et localiser le fugueur. Rien.
Le soir, Philippe et moi décidons d’élargir le champ de nos investigations : autres maisons plus éloignées et enquête dans la rue. C’est ainsi qu’un voisin me dit avoir vu un chat tigré, dans la nuit de lundi à mardi, qui courrait en rue comme s’il cherchait un endroit où rentrer. Il me promet de venir sonner s’il le revoit. En bons nocturnes, nous savons l’heure des félins.
Rentrant, malgré tout, bredouilles à la maison en ce mercredi soir, un des habitants de la rue que j’ai prévenu plus tôt vient à notre rencontre. Korrigan est dans sa cave. Mais comment est-il tombé dans cette cour ? Trois mètres carrés en pointe, clos par les maisons et cinquante centimètre d’un mur de trois mètres de haut. Le tableau est d’une beauté sinistre : une carcasse de vélo a échoué là et un arbre tout frêle y cherche la lumière. Korrigan se terre. Et s’il ne vient pas immédiatement, les retrouvailles se scellent sur mes épaules en tétant mon oreille… gauche.
Tout le monde rentre à la maison, ce sont les retrouvailles et le tumulte ordinaire du va-et-vient des chiens et des chats au grand complet me semble bien doux…

Une fois encore, l’histoire aurait dû s’arrêter là. C’était sans compter sur l’opiniâtreté de mon autre voisin.
Vendredi vingt-trois heures trente, je m’apprête à aller me coucher à la vieille d’un week-end de travail. J’entends frapper au carreau, puis on sonne :
– On a vu votre chat.
– Ce n’est pas mon chat, mais j’arrive !
Et de m’armer du capte félin irrésistible pour celui qui faisait les poubelles : un bol avec des croquettes sonnantes et trébuchantes. Et le gros minet d’accourir, un peu inquiet malgré tout. Et moi assise sur le trottoir à amadouer le matou. J’appelle Philippe à la rescousse avec le panier à chat. Le matou ne fait pas trop de manière, mais se met, comme tous ses congénères, à hurler tandis qu’on le transporte.
Arrivés à la maison, les chiens sont envahissant à la hauteur de leur curiosité. On décide donc de descendre le rescapé de la rue en bas, dans la chambre, où il sera plus en paix. Et de lui apporter, bien sûr, de quoi se sustenter.
Il est minuit trente et une courte nuit m’attend, ponctuée de ronrons reconnaissants à côté de mon oreiller.
Le samedi, j’appelle les associations animales pour signaler ma trouvaille : une si belle et gentille grosse bête devrait vite retrouver son maître. Samedi soir, plus de gros chat… Je me couche la mort dans l’âme et je vais au travail le lendemain. Dix-neuf heures en deux jours en n’ayant presque jamais l’occasion de m’asseoir, mais j’aime ce que je fais : je m’occupe de gens vivant la précarité des chats égarés.
Le soir, toujours pas de matou. Je surmonte ma fatigue, j’imprime des petits avis de disparition expliquant brièvement mes circonstances : j’ai trouvé un chat que je veux à qui je veux rendre son chez lui.
Et qui dort sur mes jambes lorsque je me réveille le lundi ? Le gros matou, encore plus câlin. C’est malin… Bon, je dois aller au travail.
Le soir, je prends une photo de celui que j’ai décidé d’appeler Orphée, en attendant. J’avais un « o » qui me tournait dans la tête pour son nom… Mais il y en a des noms avec des « o ». Orphée lui convient et il me parle beaucoup quand je le prononce.
J’envoie la photo sur la toile et le voilà donc dûment signalé : il n’y a plus qu’à attendre. Bizarre quand même que personne ne le recherche sur les sites réservés aux chats perdus.
La semaine avance et je considère avec inquiétude le gros ventre d’Orphée. Et si ce n’était pas un mâle… Mercredi, course jusque chez mon vétérinaire : c’en est bien un, et, en plus, il est tatoué. Me voilà repartie dans l’espoir de le rendre à qui de droit. Le jeudi, je poste son tatouage (une lettre effacée avait échappé au vétérinaire, mais je l’avais bien devinée) aux associations de protection animale. Et le vendredi, je reçois une copie de la fiche de la propriétaire. Je l’appelle et une musique sans message résonne. Cela ne me dit rien qui vaille, d’autant plus que l’adresse mentionnée est à une dizaine de kilomètres de chez moi… Je téléphone alors à la fondation Prince Laurent et j’apprends que la personne qui a adopté « Robin » ne s’est plus manifestée depuis des années, après avoir abandonné deux autres animaux (ce qui est interdit lorsqu’on adopte un animal dans un refuge).
Mes rêves de retrouvailles s’effondrent. Il est clair que la personne, voire les personnes, qui a ensuite recueilli « Robin » n’a jamais pris la peine de le déclarer. D’ailleurs, en rue, aucune affiche de chat perdu n’est apparue après une semaine.

Une décision s’impose… tout comme s’est imposée l’impossibilité de rendre Orphée à la rue ou de le déposer dans un refuge. Quelle chance aurait un matou d’au moins six ans à se faire adopter à la veille des grands abandons des vacances. Et, avec lui, neuf chats, ça commence à faire vraiment beaucoup.
Vendredi soir, j’appelle le vétérinaire, et, de commun accord, pour parer au plus pressé, nous décidons de faire castrer Korrigan. En effet, c’est plus simple et moins onéreux que les deux filles.
Le sort de Korrigan est scellé.
Et Orphée de récidiver une fugue, vendredi soir. Il est tombé dans le jardin qui jouxte le mien et je le récupère dimanche au fond d’un kot. Rituellement déjà, il se jette sur les croquettes et me noie de paroles de chats et de câlins…

En ce mardi, j’ai récupéré un Korrigan en pleine forme.
Orphée semble avoir pris ses habitudes. S’il ne se risque toujours pas à monter à l’étage où sont les monstres de chiens, il sort la nuit pour rentrer au petit matin.

Pour sauver un chat qui n’était pas le mien, j’ai fait l’impasse sur mon désir de bébés chats. Mais comme le disait si bien une amie : Orphée est là, c’est une réalité, les petits, pas…


J’ai oublié de raconter pourquoi Orphée n’a pas retrouvé son nom d’origine: Robin.
D’abord, il répondait tout à fait bien à ce nouveau nom, c’est déjà signe qu’il lui parlait.
Ensuite, j’ai posé la question de quel nom finalement lui donner à Lucas, mon voisin de douze ans.
Il
a réfléchi puis m’a dit qu’il imaginait qu’il aurait pu être séparé
tout petit de ses parents qui lui avaient donné un nom. Il aurait été
élevé par d’autres personnes qui lui auraient donné un autre nom.
Après, il aurait retrouvé ses parents qui voudraient l’appeler du nom
qu’ils lui avaient donné, mais qui n’avait pas été le sien. Et de
conclure « et bien ça serait déjà tellement compliqué dans ma tête que
je ne voudrais pas qu’on me change de nom pour l’ancien ».
Et Robin devint vraiment Orphée…



L’à Tente écrit en 2003

Nouvelles Posted on 05/06/2009 02:01

L’à tente

Il hésita. On l’avait pourtant bien prévenu qu’il fallait faire preuve d’une ferme détermination. Il se sentait tout à coup si vide. Il ne se rappelait pas davantage les bons conseils que la raison même de sa présence. Le vent ébouriffait son vêtement tandis qu’il s’éloignait, penaud. Le sable lui gifla le visage et la mémoire lui revint en même temps que sa perception du monde. Il en vit alors des centaines, comme lui, rebroussant chemin, écrasés par le poids de leurs vies.
Le soir tombait. Il se dirigea vers le bistrot de l’À File où tout avait commencé. En vain. Il le sut dès qu’il secoua la poussière de ses sandales sur le seuil. Le vieil homme qui prétendait être arrivé à ses fins, là où il avait échoué, n’était pas là. Il s’enquit de sa disparition auprès du barman hiératique qui faisait tournoyer une pièce de bronze.
– Phéore ? Je crois qu’il est parti pour de bon, dit le cerbère en pariant mentalement sur pile.
– Ah.
La pièce retomba sur la tranche. Le barman fronça ses sourcils broussailleux.
– Oui, la vie lui avait déjà tout apporté. Alors il y est retourné.
– Ça fait longtemps ?
– Dans les quatre ou cinq jours. Il doit avoir trouvé ce qu’il cherchait.
– Évidemment, c’est une demande simple à formuler. On trouve toujours la personne pour y répondre !
– Et vous, vous y alliez pourquoi ? s’enquit le barman en renvoyant la piécette en l’air d’une pichenette.
– Le problème est bien là : je n’en suis plus certain.
– Oh vous savez, c’est le cas le plus banal, conclut-il en écrasant la monnaie sur l’avers poilu de sa main.
– Y a pas à dire, vous savez trouver les mots qui réconfortent, dit-il, finissant son verre tout en se levant.

Il se tourna et se retourna sans plus trouver le sommeil que les nuits précédentes. Le but de sa quête lui apparaissait en visions fugitives, jouant à cache-cache entre les pans érodés de son inconscient. Pourtant, au petit matin, il s’endormit un sourire au coin des lèvres.
Le soleil caressa sa joue. Le moment était venu. D’un revers de rêve, il chassa la piqûre du réel qui l’avait agacé lors de ses précédentes tentatives. Il ouvrit les yeux et ses sens accueillirent les perspectives autrefois refusées.
Il se lava méticuleusement, gaspillant même un peu d’eau, et enfila sa robe préférée, celle qui était un peu élimée au col et aux manches.

– Le problème, disait Phéore, c’est qu’il est nécessaire, en général, que la clef et la serrure soient synchronisées. Elles existent peut-être, en dehors, mais là, elles ont encore moins de chance de se rencontrer. C’est tout dire. Bien sûr, continuait-il en se lissant la moustache, on peut régler tout ça de façon définitive. Mais c’est un peu idiot d’en arriver là tout de suite. Il me semble qu’il y a mieux à trouver.
Mais lorsqu’il l’interrogeait sur ce mieux, Phéore restait évasif. Jusqu’au jour où, se drapant dans un pan de son vêtement, il déclara, l’air entendu :
– Il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres pas. Nous pouvons agir sur les premières, mais des autres, il ne faut rien espérer au risque d’être déçu.
Il n’avait plus revu Phéore depuis.

Le soleil se couchait lorsqu’il parvint sur la place. Il jeta un œil vers l’À File dont les lampes jouaient avec les derniers rayons. L’immense flot des refoulés regagnait leur demeure, la tête basse et la sandale pesante. Mais pour la première fois, il vit aussi quelques couples. Un vieillard boiteux tenait par la main un jeune homme, vantant la tradition de son art et se réjouissant de pouvoir la partager. Une femme au corps de liane caressait de ses voiles l’ombre de son partenaire et riait comme l’eau claire qui choit sur les rochers. Un enfant grattait la tête d’un grand chien noir et feu. Il lui parlait gravement à l’oreille. La bête le contempla longuement et, lui prenant délicatement la main dans la gueule, l’entraîna vers la sortie du bourg. C’est alors qu’il crut voir sortir Phéore. Il fit un pas dans sa direction, mais la foule pesante l’avait englouti. Seule lui restait la saveur de la connivence. Il se plaça dans le rang, contemplant le fronton au-dessus des parois que le vent faisait haleter : Salle d’À Tente. Les feux du crépuscule allumaient les piquets de métal polis par le sable Les toiles inusables délavées de déceptions s’empourprèrent.
Les personnes devant lui étaient de plus en plus nombreuses à s’arrêter avant de s’éloigner à regrets. Il ne ressentait aucune inquiétude. Arrivé sur le seuil, il fut étourdi par le contraste entre la ternitude extérieure et les fastes qui s’offraient à lui. L’À Tente qui couvrait toute la surface de la place paraissait à présent sans limites. Les mats vieil or soutenaient les pans du toit qu’il avait cru carrés. Ils respiraient, voilant et dévoilant des perspectives chatoyantes. Un reflet alluma son regard. Posément, il avança jusqu’au polygone de miroirs. Il savait où se trouvait l’entrée et il s’y coula comme dans une eau tiède.

Lorsqu’il ressortit, d’un pas souple et allégé, il se rendit au bar de l’À File. Lorsqu’il entra, les conversations s’éteignirent. Et c’est avec un sourire entendu que le patron, rattrapant une pièce au vol, lui servit un verre.
– C’est la maison qui régale !
Les conversations reprirent et il n’y eut qu’eux deux pour entendre la voix de Phéore ponctuant le « poc » de la choppe moussue :
– La même chose pour moi ! Faut fêter ça dignement : c’est pas tous les jours qu’on rencontre quelqu’un qui sait recevoir sans rien attendre !

09/06/03



Métamorphose, écrit en 1997

Nouvelles Posted on 05/06/2009 01:50

Métamorphose

Il était une fois une petite sorcière. Pas méchante pour un sou, elle avait pourtant souvent bien du mal à se faire accepter. On riait d’elle ou l’on en avait peur, ce qui, parfois, est la même chose. Lorsque la petite sorcière grandit, elle s’aperçut qu’elle se métamorphosait. Longtemps enfermée dans la gangue de sa chrysalide, un beau jour, elle en sortit enfin et éprouva une drôle de sensation dans le dos. Ce n’était pas à proprement parler désagréable, cela chatouillait un peu… Elle en parla à un ami qu’elle avait toujours considéré comme son nounours, celui à qui on peut tout raconter, au creux de l’oreille, dans le noir. Celui-ci s’étonna :
– Mais comment ? Tu ne vois pas que ce sont tes ailes qui poussent ?
– Mes ailes, mais…
– Absolument, tes ailes… Je les vois, moi, petite fée…
– Je croyais que…
– Que tu étais une sorcière… Mais fée et sorcière ne sont que l’avers et le revers de la même médaille…
Toujours perplexe, mais un peu rassurée, la petite fée reprit sa vie… Si chaque jour elle sentait ses ailes se déployer davantage, tout n’avait pas changé pour autant. Certes, elle avait appris à faire rire les gens, mais certains ne la craignaient pas moins qu’auparavant. Pourtant, une fée aurait dû effrayer moins qu’une sorcière…
Elle s’en retourna voir son confident et lui confia ce qui l’attristait. Il prit un air grave et déclara :
– Tu sais, le problème ne vient pas de toi, mais des autres… La plupart d’entre eux ne perçoivent que confusément ce que tu es. Leur esprit est obtus et ne peut accepter de voir ce qui devrait leur crever les yeux… Alors, ils se sentent mal à l’aise et c’est plus d’eux-mêmes que de toi qu’ils ont peur.
La petite fée acquiesça, mais n’en fut pas consolée pour autant. Son ami continua :
– Tu sais, un jour, d’autres que moi pourront savoir ce que tu es. D’autres et surtout un autre…
Et effectivement, quelque temps plus tard, la fée revit un autre grand ami, le grand frère qu’elle n’avait jamais eu. Il se pencha un peu et lui dit :
– Elles poussent bien, tu sais…
Et elle sentit ses ailes s’ébrouer de fierté !
Mais si ses vrais amis voyaient qui elle était, et ne l’en aimaient que davantage, au quotidien, elle se sentait malgré tout bien seule. Aucun des garçons qu’elle rencontrait, et qui lui plaisaient, ne semblait la comprendre. Tous manifestaient à son égard cette attitude à la fois fascinée et méfiante qu’elle ne connaissait que trop bien.
Elle en parla alors à son grand frère. Le sourire en coin, il lui dit :
– Il faut embrasser beaucoup de crapauds avant de trouver le prince charmant…
L’expression la fit rire. Mais, plus tard, elle se demanda s’il y avait sur Terre autre chose que des crapauds… qui le restaient en toutes circonstances.
Parfois, elle préférait ne voir personne et elle s’écrivait des histoires qui lui plaisaient, même si, comme sa vie, elles n’étaient pas toujours roses. Elle se disait alors que ses récits, même s’ils étaient un peu tristes, n’en étaient pas moins beaux…
Un jour, elle oublia de fermer sa fenêtre et ses précieux feuillets s’envolèrent par la fenêtre. Lorsqu’elle rentra chez elle, la petite fée constata qu’elle avait perdu tous ses chers trésors, tous les contes qu’elle avait ciselés avec amour… Des larmes coulèrent sur ses joues devenues pâles. Elle alla chercher quelque réconfort auprès de son confident. Il la serra contre lui et lui murmura à l’oreille :
– Tu sais, rien n’est jamais vraiment perdu…
Mais le temps passait et la fée perdit peu à peu espoir de jamais retrouver ses histoires. C’est alors qu’elle reçut une lettre. Ne reconnaissant pas l’écriture sur l’enveloppe, elle l’ouvrit avec curiosité.

Chère inconnue,

J’ai mis longtemps à retrouver votre trace. Cependant, je ne suis pas certain d’avoir affaire à la personne qui a écrit les feuillets éparpillés que j’ai recueillis sur le trottoir voilà bien des mois. C’est pourquoi j’ai préféré ne pas vous les retourner avec cette lettre.
Est-ce bien vous qui avez écrit ces lignes enchanteresses ? Pendant que je vous cherchais, je n’ai cessé de les relire. J’ai à présent terminé de les recopier et je connais tellement bien votre écriture qu’un simple mot de votre part pourra me confirmer que vous êtes l’auteure de ces pages…

La fée était si heureuse que ses contes ne soient pas perdus à jamais qu’elle en battit des ailes… Elle répondit à la lettre et ce ne fut qu’au moment d’indiquer l’adresse que son enthousiasme retomba : son correspondant vivait bien loin, par-delà un terrible océan.
Elle envoya pourtant sa missive et tenta de prendre son mal en patience en attendant la réponse. Lorsqu’elle arriva, ce ne fut pas une simple lettre mais un gros paquet. Ses mains tremblaient en déchirant le carton. Il contenait bien ses feuillets égarés, il n’en manquait pas un seul. Un bref message les accompagnait :

Vous ne pouvez savoir à quel point je regrette de n’être pas à la place de ce que je vous restitue…

Elle fut émue et eut envie de découvrir davantage cet inconnu. Pendant des mois, elle ne vécut plus qu’au rythme de ces échanges lointains. Un jour, l’un d’eux lui annonça la venue de celui qu’elle avait si bien appris à connaître : il lui semblait déjà plus qu’un ami.

Fébrile, elle tournait en rond tandis que l’heure de la rencontre approchait. Elle sortit sur le pas de sa porte, en haut de la colline et vit, sur le chemin en contrebas, une silhouette qui l’observait. Ils restèrent immobiles pendant un fragment d’éternité, puis avancèrent l’un vers l’autre, sans se quitter des yeux. Ils ne s’arrêtèrent que lorsque leurs corps se touchèrent presque et continuèrent à se dévorer du regard. Il se mordillait la lèvre inférieure comme intimidé ou ému. Elle esquissa à peine un geste et ils s’étreignirent.
Lorsque, bien plus tard, ils parvinrent à relâcher un peu leur étreinte, ils se regardèrent à nouveau et il vit qu’elle avait des larmes plein les yeux. La voix étranglée, il lui demanda ce qu’elle avait. Elle lui répondit :
– Mes ailes, tu ne les as pas froissées…

24/06/1997



Dragon à Nantes

Dragons en tous genres Posted on 27/05/2009 23:34

C’est Philippe Couchard, grand voyageur s’il en est, qui m’a donné l’idée d’ajouter cette rubrique en m’envoyant cette photo.

Voilà son commentaire: « Splendide sculpture en marbre sur le gisant de François II Duc de Bretagne et de sa femme Marguerite de Foix, à la Cathédrale de Nantes. Une femme, allégorie de la force, tire l’animal par le cou hors d’un donjon. Un panneau en carton juxtaposé nous informe que la force morale arrache le dragon (le Mal) de la tour (la fois). C’est une interprétation… »

On en trouve une photo nettement moins bonne sur un site dédié à la Cathédrale:
http://nantescathedrale.free.fr/tombeau.htm
Et un commentaire plus long et plus nuancé que le panneau.



Amours félines 2

Histoires de bêtes Posted on 24/05/2009 21:48

C’est pas juste… Korrigan avait dédaigné Mélusine, et voilà à présent qu’il comble Morigane… Il faut dire que la belle a été une vraie grande soeur attentionnée dès son arrivée…


27/05/09
Là j’ai comme un doute, finalement… On dirait que, malgré toutes les attentions de Korrigan, Morrigane cherche encore… Soupir! smiley



De la chance d’être moins séduisante

Humeurs Posted on 16/05/2009 21:20

Rentrant ce jeudi nuit vers 4h30 du matin d’une de mes soirées Moeder, prolongée au M16 à la demande de grand-frère, alias nounours, j’ai environ 300 mètres à parcourir à pieds pour être à la maison. Pour une fois, j’arrive à faire ma tête de mule (traduire: « non ça va je rentre seule, toi tu n’en as pas envie! »). Lorsque je remonte la chaussée en triturant mes cheveux, sans doute une grave erreur, je vois une voiture qui s’arrête juste après le carrefour.
Là je me dis « c’est pour ma pomme ». Et de fait, la voiture part en marche arrière et s’engage dans la rue transversale où je me trouve déjà. Deux occupants, basanés (s’il est encore politiquement correct de le dire…). Celui côté passager a le crâne rasé et me lance « on cherche la rue… ». Puis il regarde le conducteur qui doit lui fait un commentaire et la voiture redémarre pour prendre ma rue… Par mesure de sécurité, j’attends quelques respirs au coin avant de m’engager et prête à rebrousser chemin si nécessaire. Mais la voiture est déjà tout en haut de la rue, sans doute à la recherche d’une victime plus à leur goût. Je suppose que la technique d’approche consiste à faire approcher de la voiture en prétextant de chercher son chemin…
Tout ce que je regrette, c’est de ne pas avoir pensé à prendre le numéro de la plaque de la voiture…

Photo 16/05/2009 effet « BD »…



Xavier Löwenthal

Sites Posted on 14/05/2009 23:05

Et last but not least à la tablée Moederienne de lundi. Et qu’est-ce qu’il cause! Et bien en plus! smiley

Dessinateur, théoricien de la BD, éditeur, et j’en oublie certainement!

http://www.5c.be/book.php?id=25
http://www.actuabd.com/Xavier-Lowenthal-La-radicalisation-de-la-5e-couche-est-devenue-une-necessite

Et aussi très loin d’être exhaustif!



William Henne

Sites Posted on 14/05/2009 22:54

Toujours à la même table au Moeder ce lundi!

Dessinateur et réalisateur de vidéo de talent.

À vous de découvrir!

BD: http://www.5c.be/book.php?id=34, http://revueconnexion.over-blog.com/article-29455931.html
http://nosrestes.canalblog.com/albums/temps_morts/photos/11133782-william_henne.html

Vidéo: http://home.scarlet.be/~tsj02196/
http://home.scarlet.be/~tsj02196/auteurs/boxe.htm

Et c’est loin d’être exhaustif!



Amours félines

Histoires de bêtes Posted on 14/05/2009 02:05

Moi qui croyais que les chattes étaient fécondées dés que
1° elles étaient en chaleur
2° il y avait un mâle fonctionnel dans le coin

Hé bien, je crains m’être trompée jusque là.
Prenez petite Mélusine, un an et des poussières et actuellement en chaleur

Et Korrigan 8 mois depuis peu

Oui, le joli tigré là (Barrfind en arrière plan ne peut plus reproduire…)

Et bien… Et bien rien… Korrigan a bien fait quelques tentatives avant que les chaleurs de Mélusine ne soient flagrantes… Mais là, rien de rien… À part tomber 2 jours de suite dans le jardin du voisin dont il ne peut pas sortir sans qu’on ait recours à la grande échelle (pratique en pleine nuit!)
Ou alors… Ils me cachent (encore) quelque chose!

(N.B., tout le petit monde félin et canin est en photo à http://bestioles.larmededragon.be/)



Thomas Boivin

Sites Posted on 13/05/2009 02:00

Encore une de ces rencontres au Moeder.
Et un coup de coeur visuel

Pour découvrir les photos de Thomas
http://www.thomas-boivin.fr/



À Korrigan

Nouvelles Posted on 12/05/2009 18:44

Ravissement

Les chats ont tous leurs manies. Et ces particularités les rendent irrésistibles. Ils ont tous leur signature, leur marque de fabrique, leur truc bien à eux pour nous faire craquer. Ils nous mènent par le bout du nez en nous incitant à croire que nous sommes les maîtres.
Ils nous font de grands yeux attendrissants ponctués d’un « mamaouw » fondant qui nous fait nous précipiter pour leur offrir une gâterie. Certains se frottent à notre visage ou donnent de grands coups de tête affectueux. Ils nous marquent mine de rien en affûtant amoureusement leurs moustaches.
Presque tous les chats aiment pétrir. Ma cuisse droite est là pour en témoigner : elle est constellée d’une myriade de petits points rouges. Pourquoi la droite ? Question sans réponse. Mais une chose est certaine : ils se sont passé la consigne.
Certains cherchent aussi leur bonheur en tétant avec application. De préférence les pulls que je les occupe ou non. Le comble de la félicité consistait à pétrir ma jambe droite tout en rendant mon pull gluant de salive.
C’était avant l’arrivée de Korrigan.

De ma reddition dépendait sa survie. Il m’embrasa de ses yeux d’or sombre. J’étais déjà sous emprise. Lorsque je le pris contre moi, je ne m’interrogeai même pas que ce bébé de quelques semaines pesât au moins dix fois son poids, mais pas sur la balance du vétérinaire.
Jour après jour, je me perdais avec délices dans le labyrinthe de ses lignes parfaites. Le nombre d’or devait avoir été inventé pour approcher la perfection des proportions de sa frimousse triangulaire surmontée de très grandes oreilles. Il savait toutes les séductions de sa gent par cœur. J’étais prise dans la toile de ses démonstrations de reconnaissance.
Mais Korrigan se refusait toujours à perpétuer la tradition du pétrissage de cuisse droite. Le consensus félin ne l’avait pas touché.
Il grandissait tellement vite que rien ne pouvait le rassasier. À chaque repas, il s’agissait de défendre férocement son assiette, sans quoi il avait la truffe dedans.
Quelques semaines après son adoption, il grimpa sur mon épaule et entreprit à grand renfort de ronrons de téter avec application le dessus du lobe de mon oreille gauche.
Sa délectation était contagieuse, son extase communicative et ces moments fusionnels me furent bientôt aussi indispensables qu’à lui.
Korrigan grandissait toujours plus. À sept mois, il dépassait en taille certains de mes chats adultes. Il passait ses jours et ses nuits à jouer à tour de rôle avec eux. Il était infatigable.
Moi, par contre, j’étais loin d’être en forme. J’avais été malade tout l’hiver et, bien que remise en ce début de printemps, il m’arrivait encore souvent de faire le tour de l’horloge. Je pris des vitamines à répétition, mais rien n’y fit. Mes faims se firent impérieuses. Je tremblais dès qu’elles m’étreignaient. Pourtant je ne perdais pas de poids.
Mais toutes mes questions et mes inquiétudes étaient balayées lorsque Korrigan m’enrobait de ses ronrons lénifiants en me tétant l’oreille.
Un jour que je le tenais dans mes bras tandis qu’il s’appliquait, je passai devant un miroir. L’image de Korrigan s’y fit floue et je tentai de la fixer en plissant les yeux. Superposée à l’apparence ordinaire de mon jeune matou tigré, je découvris le reflet fugitif d’un corps presque humain longiligne et aux proportions harmonieuses. Il n’était pas recouvert de poils, mais portait les mêmes taches et zébrures que sa version féline. Et surtout, surtout, ses grandes oreilles se déployèrent en deux antennes si fines qu’elles ne semblaient pas avoir de fin. Ses yeux en amande auraient dû me terrifier. Mais Korrigan redoubla l’intensité de sa succion et je sus que je n’avais rien à craindre. Bientôt il aurait fini de grandir et n’aurait plus besoin de puiser autant d’énergie. Et il me promit, à travers un regard d’une langueur extrême, qu’il partagerait toujours avec moi ces intenses ravissements.
Je m’éloignai du miroir et, dans un soupir de soulagement, je collai un peu plus Korrigan contre moi tandis qu’il se repaissait.



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